50 ans après, les vraies questions…
Comme toute famille algérienne, l’une des activités que j’ai planifiée pour souligner ce cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie est de mettre entre les mains de mes enfants des copies du communiqué du 1er novembre 1954. L’objectif est de tenter d’alimenter, chez eux, le sentiment de fierté et d’appartenance à cette grande nation qui a marqué l’histoire contemporaine. Mais également, pour les aider à apprécier les sacrifices inestimables de ce grand peuple qui a lutté, …
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50 ans après, les vraies questions…
Comme toute famille algérienne, l’une des activités que j’ai planifiée pour souligner ce cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie est de mettre entre les mains de mes enfants des copies du communiqué du 1er novembre 1954. L’objectif est de tenter d’alimenter, chez eux, le sentiment de fierté et d’appartenance à cette grande nation qui a marqué l’histoire contemporaine. Mais également, pour les aider à apprécier les sacrifices inestimables de ce grand peuple qui a lutté, dès le premier jour, pour que l’Algérie réussisse, tel que stipulé dans ce même communiqué, à restaurer « un État algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques » dans lequel « le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de race ni de confession » soit possible.
Dans le même communiqué, mes enfants ont aussi eu l’occasion de découvrir le génie et le leadership des jeunes initiateurs de cette grande révolution lorsqu’ils évoquent la question de « ASSAINISSEMENT POLITIQUE » qui ne sera possible que par une véritable « remise de Mouvement National Révolutionnaire dans sa véritable voie et par là l’anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme causes de notre régression actuelle ». D’ailleurs, la lecture de ce communiqué historique, synonyme du talent, du bon sens et de clairvoyance a inspiré grandement mon adolescente Asmaa pour nous écrire ce beau petit poème « Une guerre de Cent Trente Deux ans »
Comme tout algérien qui a bénéficié du système éducatif généreux rendu possible grâce aux sacrifices de nos martyrs, je me suis interrogé sur le statut actuel de notre chère Algérie : Après 50 ans d’indépendance, qu’en est-il vraiment des objectifs de cette grande révolution ? Quel genre de « business-case » nous faut-il pour honorer nos engagements envers nos martyrs et atteindre leurs objectifs tel que stipulé dans la proclamation du 1er novembre ? L’Algérie d’aujourd’hui répond-elle aux aspirations de ses martyrs ?
Selon moi, la réponse est sans équivoque, non ! Oui, l’Algérie n’a pas pu produire cet « État … souverain, démocratique et social… » qui respecte « toutes les libertés fondamentales sans distinction… » et qui permet d’anéantir « tous les vestiges de corruption et de réformisme causes de notre régression actuelle ». La cause revient principalement à la mauvaise gouvernance et ce, depuis l’indépendance. En effet, 50 ans après l’indépendance, l’Algérie n’arrive toujours pas, par exemple, à souscrire aux normes d’éthiques et de rendement raisonnable (en termes de gestion administrative et de développement économique) tout en accordant la haute priorité à la primauté du droit où nul n’est au-dessus de la loi…
En ayant cette réflexion sur la notion de la « gouvernance », j’ai rapidement cherché la définition de cette dernière, particulièrement, chez les pays dits développés !? Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), les principaux éléments de la bonne gouvernance se résument principalement dans les éléments suivants :
- L’obligation de rendre compte (imputabilité) : « les administrations publiques sont capables et désireuses de montrer en quoi leurs actions et leurs décisions sont conformes à des objectifs précis et convenus ».
- La transparence : « l’action, les décisions et la prise de décision des administrations publiques sont, dans une certaine mesure, ouvertes à l’examen des autres secteurs de l’administration, du Parlement, de la société civile et parfois d’institutions et d’autorités extérieures. »
- L’efficience et efficacité : « les administrations publiques s’attachent à une production de qualité, notamment dans les services rendus aux citoyens, et veillent à ce que leurs prestations répondent à l’intention des responsables de l’action publique. »
- La réceptivité : les autorités publiques ont les moyens et la flexibilité voulus pour répondre rapidement à l’évolution de la société, tiennent compte des attentes de la société civile lorsqu’elles définissent l’intérêt général et elles sont prêtes à faire l’examen critique du rôle de l’État.
- La prospective : « les autorités publiques sont en mesure d’anticiper les problèmes qui se poseront à partir des données disponibles et des tendances observées, ainsi que d’élaborer des politiques qui tiennent compte de l’évolution des coûts et des changements prévisibles (démographiques, économiques, environnementaux, par exemple). »
- La primauté du droit : « les autorités publiques font appliquer les lois, la réglementation et les codes en toute égalité et en toute transparence. »
En ce cinquantième anniversaire et en mémoire à nos valeureux martyrs, je vous invite à faire un « point d’arrêt » de quelques minutes pour tenter à répondre à ces vraies questions. Chacun de nous est invité à évaluer la performance de nos gouvernants en se référant à cette simple grille constituée de ces six (6) éléments !
Chaque élément peut être examiné individuellement selon la définition suggérée par l’OCDE afin de comprendre le problème, définir les solutions et suggérer des actions appropriées. Des exemples et des témoignages peuvent être cités pour appuyer les réponses et surtout pour élaborer les solutions adéquates…C’est d’ailleurs l’objectif de cet exercice
Vos contributions, suggestions et commentaires sont également les bienvenus…mais d’abord, voici ce que Asmaa pense de Notre Algérie d’Aujourd’hui…
A. Mahidjiba 123 Viva Algeria
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