Le corrupteur et le corrompu…

Tout le monde s’entend que le phénomène de la corruption est le maître, par excellence, du marché des affaires dans un pays comme l’Algérie (pour ne pas dire une pratique courante et extrêmement banalisée). Par ailleurs, la corruption est une équation qui fait intervenir à la fois un corrupteur et un corrompu. Sans la présence de ces deux membres de l’équation, la corruption ne peut avoir lieu. En d’autres mots, les deux membres de l’équation ont pratiquement le même poids dans l’équation et doivent assumer leurs responsabilités…

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Le corrupteur et le corrompu…

La corruption est une équation….

Tout le monde s’entend que le phénomène de la corruption est le maître, par excellence, du marché des affaires dans un pays comme l’Algérie (pour ne pas dire une pratique courante et extrêmement banalisée). Par ailleurs, la corruption est une équation qui fait intervenir à la fois un corrupteur et un corrompu. Sans la présence de ces deux membres de l’équation, la corruption ne peut avoir lieu. En d’autres mots, les deux membres de l’équation ont pratiquement le même poids dans l’équation et doivent assumer leurs responsabilités…

Occident, médias et corruption…

Tout récemment, nous avons souvent entendu dans les médias canadiens des expressions venant des responsables de certaines compagnies prestigieuses (exemple : Bombardier et SNC-Lavalin) et des médias que : « malheureusement dans ces pays (les corrompus), on ne peut pas décrocher des contrats sans passer par des intermédiaires ». Pour ces compagnies (corrupteurs) « c’est la règle et elles ne peuvent pas y échapper ». Ce qui a fait le bonheur de certains commentateurs (et analystes) de médias pour justifier cet horrible geste (la corruption), défendre l’image de marque du corrupteur (les prestigieuses compagnies qui supportent l’économie surtout en ces période de crise) et mettre le tout sur le dos du corrompu (que je ne défends pas, bien évidement).

Un matin, sur les ondes d’une radio, le journaliste pose la question suivante à l’un des anciens présidents de la caisse de dépôt et placement du Québec (qui finance, entre autres, SNC-Lavalin) : « si la caisse doit prendre des mesures disciplinaires contre SNC-Lavalin suite aux multiples scandales de cette dernière » s’interroge-t-il ? L’ex-président répond sans aucune ambiguïté, aucune « j’espère que non » en ajoutant « la caisse doit continuer à supporter avec vigueur cette compagnie pour protéger les centaines d’emploi ainsi que l’économie québécoise qui passe par des moments difficiles». Une réponse qui a largement rassuré le journaliste puisque la réplique, qui, paradoxalement, n’a pas eu lieu, était évidente pour quelqu’un qui se soucie des principes élémentaires de l’éthique !!

Éthique et corruption…

Troublé par tous ces paradoxes, je suis allé immédiatement vérifier les multiples définitions de « l’éthique des affaires », qui nous concerne ici et dont voici la plus courte et concise formule : « ensemble des valeurs et des règles morales qui s’imposent dans la vie des affaires ». Jusqu’à preuve du contraire, la corruption demeure toujours exclue de ces « valeurs et règles morales ». Aussi, dans toutes les définitions que j’ai examinées aucune n’autorise la pratique de la corruption au-delà des frontières de ces pays dits développés ou plus explicitement dans les pays de l’Afrique du Nord !!! Je n’ai pas non plus trouvé une variante qui accorde une définition à géométrie variable à « l’éthique des affaires » ! Je demeure convaincu que sans la présence du « corrupteur » la corruption ne se produira pas facilement et fera souffrir davantage le « corrompu » !

La corruption, son cadre et ses appuis…

À tout cela, ajoute le mutisme, la médiocrité et le non professionnalisme… de la plupart des médias de ces pays corrompus. On dit même que certains corrompus sont les propriétaires de certains de ces médias… Des médias qui accordent des pages complètes à la couverture des matchs de la ligua (à l’étranger) et trouvent le verbe facile pour interviewer les pauvres jeunes chômeurs dans les rues afin de nous fournir un portrait détaillé et précis sur les fans de Missi et de Ronaldo (qui sont devenus actuellement les deux acteurs principaux du vécu de nos jeunes). Ces médias qui, dans leur majorité, reçoivent des subventions publiques (soit directement et/ou par le biais des publicités) ne font aucun effort pour dévoiler le « corrupteur » et le « corrompu » et lui rendre, au moins, la vie difficile. Souvent, quand ils abordent le sujet de la corruption soit ils se réfèrent aux médias étrangers, soit ils spéculent (sans aucune preuve) et ce, pour des considérations purement idéologiques (complètement dépourvues de l’éthique professionnelle) ! Ça sent toujours la manipulation dans leur couverture !!

Pis encore, souvent, je suis tombé sur des articles qui font des comparaisons complètement erronées et trompeuses ! Genre : « la corruption existe même en Occident et pas uniquement chez nous ! » Ça me rappelle la réponse à une question que j’ai posée à un ministre (en passage ici à Montréal) sur la lenteur (pour ne pas dire la passivité) des autorités algériennes pour prendre en charge les plus anéantis de la société (j’ai même fait référence à la célèbre opération d’aide du jeune Mounib qui a mobilisé la diaspora algérienne à travers le monde) ainsi que les sinistrés des différentes catastrophes qui ont touché l’Algérie ces dernières années. Sa réponse était cinglante et déprimante : « mêmes les États-Unis ont trouvé de la difficulté devant l’ouragan Katrina, en 2005 ». Champions pour dénombrer les échecs des autres nations, incapables de saisir le nombre déconcertant de leurs réussites et les prendre comme exemple. C’est dans ce type de comparaisons que nos « valeureux » médias excellent pour endormir encore nos peuples et les submerger davantage dans l’océan de la déprime et la détresse !! Allez parler avec nos jeunes de l’espoir et du changement et vous allez passer pour un idiot ou débile !!